Promouvoir et diffuser le Psychodrame

"ALORS ON JOUE !"

Les applications du psychodrame

 

Retrouver son passé et préparer son futur

Les scènes jouées en psychodrame permettent de revivre des situations passées, ou d’explorer des problématiques actuelles. On y retrouve ou découvre des émotions oubliées voire inconnues. La personne voyage dans son histoire. Elle prend le temps de la regarder et de ressentir ce qu’elle vit ou a vécu. Elle peut aussi faire l’expérience d’autres fins. Celles dont elle a peut-être rêvé. Elle ressent alors d’autres émotions. Le psychodrame peut aussi projeter la personne vers son futur pour l’aider à comprendre ce qu’il s’y joue.

 

Dépasser un traumatisme :

Le psychodrame permet d’accompagner le protagoniste dans l’exploration de la période précédant le trauma jusqu’à l’endroit où la scène peut être évoquée par le patient lui-même.

En outre, l’exploration par le psychodrame de la période succédant au trauma, va permettre au patient de s’engager symboliquement dans ce retour à la vie qui succède à la période initiale de sidération.

La contenance et la sécurité qu’assure le cadre de travail vont engager le protagoniste dans des réaménagements du traumatisme.

 

La thérapie de groupe

Le groupe est composé de patients qui viennent travailler sur des problématiques personnelles. Le psychodrame va permettre de faire naître un groupe en utilisant chacun comme une ressource pour les autres. Par exemple, un patient demande à d’autres (les ego-auxiliaires) de venir jouer sa situation, avec lui, sur scène. Ils interprètent ses « objets internes », c’est-à-dire les images, émotions, personnes, événements, désirs, souvenirs, etc. qu’il a en lui. Une fois la scène jouée, le groupe est aussi une ressource dans les retentissements personnels que chacun exprime (les échos personnels.) Le groupe fonctionne comme une caisse de résonnance, un amplificateur émotionnel, et une chaine d’associations. Que l’on soit protagoniste, ego-auxiliaire, ou spectateur, un travail intérieur se fait par la mobilisation émotionnelle.

 

La thérapie individuelle

Dans le cadre d’une thérapie personnelle, le patient peut « sortir » du temps de la parole, pour passer au temps de l’action. Il peut « jouer » ce qu’il se passe en lui, et ainsi mettre à l’extérieur, ce qui le constitue et prendre de la distance. Le psychodrame favorise des prises de conscience par l’action et le mouvement. Cette exploration différente est ensuite commentée avec le thérapeute.

Les champs d’intervention du Psychodrame :

La psychogénéalogie

Pour explorer l’histoire personnelle d’un patient sur plusieurs générations, le psychodrame offre de nombreuses possibilités. Certains événements peuvent être reconstitués, et des rencontres imaginaires avec les ancêtres représentées. Là encore, le corps s’exprime et les émotions se font entendre.

La thérapie de couples

Pour sortir des tensions, des conflits et des incompréhensions, les techniques du psychodrame sont très efficaces. Elles favorisent la compréhension du partenaire, et de ses émotions. Les couples ne peuvent pas installer, avec le thérapeute, leur façon habituelle d’être ensemble et de communiquer. Ils sont contraints à être créatifs.

Le décodage des rêves

Le rêve met en scène des personnages, des sensations, des sons, des ambiances, et des images qui semblent parfois loufoques, inquiétantes et incompréhensibles. Le psychodrame en permet une exploration, un accès au sens. Les différents éléments sont compris dans leur dynamique et dans les messages qu’ils envoient au rêveur. 

La cohésion d’équipe 

Pour mettre à jour les représentations d’une équipe, matérialiser les tensions, ou construire un projet commun, le jeu psychodramatique constitue un point d’appui. Chaque membre peut montrer son univers intérieur et le transmettre à ses partenaires.

La supervision

Les professionnels de la relation peuvent utiliser le psychodrame pour analyser leurs pratiques, et la relation qu’ils entretiennent avec leur activité professionnelle. Les situations jouées s’inspirent de scènes quotidiennes, et/ou inhabituelles rencontrées par les participants. Elles permettent de prendre de la distance et de bénéficier du retour d’expérience des autres membres du groupe. 

Le changement de rôle favorise la prise en compte de l’autre, en se mettant à sa place, et augmente l’empathie.

La formation

Le psychodrame peut devenir une technique pédagogique, qui s’apparente au jeu de rôle. Toutefois, il permet un travail plus introspectif grâce au changement de rôle. Le psychodrame n’est pas réservé au seul secteur social. Par exemple, il peut être utilisé pour développer les compétences dans des situations de relation avec des clients, entre managers et collaborateurs, ou pour aider des demandeurs d’emplois à se préparer à passer des entretiens de recrutement. Ce ne sont que des exemples limités. Le psychodrame offre un large éventail de situations de formation.

 

Ses principales techniques :

 

LE JEU PSYCHODRAMATIQUE

En séance, un membre du groupe souhaite travailler une problématique personnelle. Il l’évoque en quelques mots, puis vient sur scène pour la représenter. Une fois sur scène, il devient le « protagoniste, » c’est-à-dire le pivot central de la narration, le metteur en scène. Pour jouer la situation comme il la voit, le « protagoniste » invite d’autres personnes à le rejoindre sur scène dans des rôles complémentaires, les « ego-auxiliaires. Ils vont alors interpréter la scène sur les indications précises du « protagoniste » : ce qu’il a vécu, ce dont il se souvient. Le jeu est la mise en scène dynamique de la problématique du « protagoniste. »

 

LE CHANGEMENT DE RÔLE  

C’est la technique fondamentale du psychodrame. Le « protagoniste » fait appel à des membres du groupe pour qu’ils représentent et jouent des éléments de sa scène. Chaque élément interprété est un « rôle. » Selon la situation, ces « rôles » sont des personnes, des objets, des impressions, et/ou des sentiments. Par exemple, un protagoniste montre une situation d’école qu’il a vécue. Il se souvient de l’institutrice, de son cartable d’enfant, d’une mauvaise note, et de sa timidité maladive. Pour que la scène soit la plus juste possible, le « protagoniste » va donner des indications de jeu en changeant de « rôle. » Il sera, tour à tour, l’institutrice, puis le cartable, la mauvaise note et la timidité. Le changement permet au « protagoniste » de donner des indications mais aussi d’éprouver les émotions de chaque élément, de décentrer sa représentation de la scène et de trouver de nouvelles solutions.

LE DOUBLE

Dans un jeu, le « protagoniste » vit des émotions intenses (colère, peur, tristesse, etc.) mais ne parvient pas à les reconnaitre, ni à mettre des mots sur ses sensations. Un membre du groupe vient sur scène, se met à côté du « protagoniste » pour amplifier son ressenti et l’exprimer par des mots. Il révèle à voix haute ce que ressent le « protagoniste » et lui fait valider.

LE MIROIR

Le « protagoniste » a le rôle principal dans le jeu. Il est pris dans les interactions avec les « ego-auxiliaires. » Il est engagé et emporté par le jeu. Il a besoin de prendre du recul sur la situation, pour la regarder de l’extérieur. Il fait entrer un nouvel « ego-auxiliaire » qui prend sa place. Le « protagoniste » regarde sa scène comme un spectateur.